Etiologie inconnue, met en jeu le système nerveux autonome
Localisation : Hanche, genou, pied, membre supérieur (dont le syndrome épaule-main) …
Signes cliniques : évoluent en 3 phases
Phase inflammatoire : douleurs, avec œdème et trouble vasomoteurs superficiels (chaleur, rougeur) (sauf pour la hanche et l’épaule), Impotence d’installation rapide (notamment au membre inférieur)
Phase atrophique : froideur, avec atrophie sous cutanée
Phase séquellaire : atrophie / raideur
Biologie normale
Deux grandes formes cliniques (deux entités différentes pour les anglophones)
Post-traumatique, fréquente au membre supérieur (« Sudëck atrophy » des anglophones)
Idiopathique ou déclenchée par une affection médicale (coronaropathie, pathologie du SNC (AVC, Parkinson…), pathologies non traumatiques de l’appareil locomoteur (arthrite septique, goutte…), grossesse (hanche)), surtout au membre inférieur (« transient osteoporosis » des anglophones)
Bilatéralité fréquente à la hanche ou au genou, plutôt asynchrone
Formes migratrices, surtout au membre inférieur : descendante (de la hanche au genou puis au pied) ou ascendante ou migrant d’un membre à l’autre
Radiographie :
Normale pendant plusieurs semaines
Déminéralisation de l’épiphyse et de la métaphyse homogène (formes médicales) ou mouchetée (algodystrophie post-traumatique)
L’interligne articulaire est d’épaisseur normale et la corticale sous-chondrale est déminéralisée mais reste visible (point essentiel pour écarter une arthrite tuberculeuse évoluant à bas bruit)
Epiphyse opposée normale
Parfois minime méplat de la corticale sous-chondrale dû à une fissure/impaction osseuse associée
IRM :
Examen d’imagerie ayant le meilleur rapport sensibilité/spécificité
Syndrome d’œdème médullaire de l’épiphyse débordant sur la métaphyse, non systématisé et à limites floues (voir encadré plus bas)
Peut ne toucher qu’une partie de l’épiphyse (formes transitoirement partielles). L’œdème peut alors se déplacer dans l’épiphyse sur les IRM de contrôle
Discret épanchement articulaire fréquent
Prise de contraste de la synoviale très fine (injection de gadolinium inutile dans les formes caractéristiques)
Association très fréquente à la hanche et au genou avec une image de fissure de l’os sous-chondral
La sémiologie de l’œdème en IRM est stéréotypée:
-hypoT1 peu marqué, à limites floues, n’effaçant pas les structures normales (travées spongieuses, ligne de fusion du cartilage de croissance, fibres musculaires…)
-hyperT2 ayant les mêmes caractéristiques
-effacement de l’œdème après injection IV de gadolinium sur des coupes T1 sans saturation de graisse : « Normalisation » de l’image
-l’œdème disparaît en quelques semaines.
Scintigraphie osseuse :
Montre presque toujours une hyperfixation intense, diffuse et homogène
Sauf exception, notamment chez l’enfant et aux extrémités (« formes froides »)
On prescrit plutôt une IRM qu’une scintigraphie car l’hyperfixation est peu spécifique
Intérêt principal : peut montrer d’autres localisations asymptomatiques de grande valeur diagnostique
Evolution naturelle vers la guérison, après une durée variable (plusieurs mois à années), le plus souvent sans séquelles
Particularités cliniques
Durée moyenne d’évolution
Membre supérieur
Raideur
Parfois atteinte de l’épaule et de la main (syndrome épaule-main)
Variable : 8 mois le plus souvent
Hanche
Formes idiopathiques les plus fréquentes
Homme >> Femme
6-8 mois
Guérison sans séquelles le plus souvent
Genou
Plus rare
7 mois
Pied
Atteinte la plus fréquent des membres inférieurs
Evolution longue : 12 mois de moyenne
Algodystrophie de hanche
Homme>Femme (3/1)
Touche les adultes d’âge moyen (40-55ans)
Formes idiopathiques les plus fréquentes (troisième trimestre de grossesse et postpartum)
Clinique :
Le sujet consulte pour une impotence fonctionnelle d’installation rapide : en 3 ou 4 semaines, il est obligé de se munir d’une canne
Cette impotence marquée contraste avec une limitation articulaire peu marquée à l’examen clinique (contrairement aux coxopathies où la limitation des mouvements est franche)
Radiographie :
Normale au début
Déminéralisation diffuse de l’extrémité du fémur à juger de façon comparative
Un bon signe de déminéralisation de la tête fémorale est la trop bonne visibilité du bord postérieur de l’acetabulum
Pour pouvoir comparer la minéralisation des têtes fémorales sur la radio du bassin, s’assurer que le bassin est bien de face et que l’opacité des parties molles qui sert de référence est bien symétrique
Interligne articulaire et acetabulum normaux : penser à écarter une coxite tuberculeuse (du sujet transplanté en règle générale)
IRM
Peut être sensibilisé par l’utilisation d’antennes de surface mais exploration de la hanche controlatérale impossible. Sinon, utiliser des petits champs. Coupes coronales et sagittales T1 et T2
Œdème osseux de taille variable, de la tête fémorale, du col et de la région intertrochantérienne
Souvent limité ou prédominant à un hémisphère antérieur ou postérieur de la tête
Association très fréquente (si l’on dispose d’images IRM de haute résolution) d’une fissure sous-chondrale avec possibilité de méplat de la tête en regard
En cas de doute avec une ostéonécrose, l’injection de gadolinium montre qu’il n’y a pas de zone avasculaire
Interligne articulaire et acetabulum normaux(ce n’est donc pas une pathologie articulaire)
Si nécessaire, un contrôle IRM à court terme peut confirmer la disparition/le déplacement de l’œdème (inutile en règle générale)
Algodystrophie de hanche. Noter l’œdème osseux de la tête fémorale s’étendant jusqu'à la région trochantérienne. Pas d’anomalie de signal de l’acétabulum. Absence de zone sous chondrale en hyposignal T2 pouvant faire évoquer une ostéonécrose
Points Clés :
Œdème osseux limité à la tête fémorale et à la région intertrochantérienne avec acétabulum normal
Intérêt à un petit champ d’exploration (FOV) pour éliminer une anomalie sous chondrale (ostéonécrose, fissure sous chondrale), en particulier sur les séquences T1
Algodystrophie
Synonymes : Neuro-algodystrophie, Syndrome Régional Douloureux Complexe
Etiologie inconnue, met en jeu le système nerveux autonome
Localisation : Hanche, genou, pied, membre supérieur (dont le syndrome épaule-main) …
Signes cliniques : évoluent en 3 phases
Phase inflammatoire : douleurs, avec œdème et trouble vasomoteurs superficiels (chaleur, rougeur) (sauf pour la hanche et l’épaule), Impotence d’installation rapide (notamment au membre inférieur)
Phase atrophique : froideur, avec atrophie sous cutanée
Phase séquellaire : atrophie / raideur
Biologie normale
Deux grandes formes cliniques (deux entités différentes pour les anglophones)
Post-traumatique, fréquente au membre supérieur (« Sudëck atrophy » des anglophones)
Idiopathique ou déclenchée par une affection médicale (coronaropathie, pathologie du SNC (AVC, Parkinson…), pathologies non traumatiques de l’appareil locomoteur (arthrite septique, goutte…), grossesse (hanche)), surtout au membre inférieur (« transient osteoporosis » des anglophones)
Bilatéralité fréquente à la hanche ou au genou, plutôt asynchrone
Formes migratrices, surtout au membre inférieur : descendante (de la hanche au genou puis au pied) ou ascendante ou migrant d’un membre à l’autre
Radiographie :
Normale pendant plusieurs semaines
Déminéralisation de l’épiphyse et de la métaphyse homogène (formes médicales) ou mouchetée (algodystrophie post-traumatique)
L’interligne articulaire est d’épaisseur normale et la corticale sous-chondrale est déminéralisée mais reste visible (point essentiel pour écarter une arthrite tuberculeuse évoluant à bas bruit)
Epiphyse opposée normale
Parfois minime méplat de la corticale sous-chondrale dû à une fissure/impaction osseuse associée
IRM :
Examen d’imagerie ayant le meilleur rapport sensibilité/spécificité
Syndrome d’œdème médullaire de l’épiphyse débordant sur la métaphyse, non systématisé et à limites floues (voir encadré plus bas)
Peut ne toucher qu’une partie de l’épiphyse (formes transitoirement partielles). L’œdème peut alors se déplacer dans l’épiphyse sur les IRM de contrôle
Discret épanchement articulaire fréquent
Prise de contraste de la synoviale très fine (injection de gadolinium inutile dans les formes caractéristiques)
Association très fréquente à la hanche et au genou avec une image de fissure de l’os sous-chondral
La sémiologie de l’œdème en IRM est stéréotypée:
-hypoT1 peu marqué, à limites floues, n’effaçant pas les structures normales (travées spongieuses, ligne de fusion du cartilage de croissance, fibres musculaires…)
-hyperT2 ayant les mêmes caractéristiques
-effacement de l’œdème après injection IV de gadolinium sur des coupes T1 sans saturation de graisse : « Normalisation » de l’image
-l’œdème disparaît en quelques semaines.
Scintigraphie osseuse :
Montre presque toujours une hyperfixation intense, diffuse et homogène
Sauf exception, notamment chez l’enfant et aux extrémités (« formes froides »)
On prescrit plutôt une IRM qu’une scintigraphie car l’hyperfixation est peu spécifique
Intérêt principal : peut montrer d’autres localisations asymptomatiques de grande valeur diagnostique
Evolution naturelle vers la guérison, après une durée variable (plusieurs mois à années), le plus souvent sans séquelles
Particularités cliniques
Durée moyenne d’évolution
Membre supérieur
Raideur
Parfois atteinte de l’épaule et de la main (syndrome épaule-main)
Variable : 8 mois le plus souvent
Hanche
Formes idiopathiques les plus fréquentes
Homme >> Femme
6-8 mois
Guérison sans séquelles le plus souvent
Genou
Plus rare
7 mois
Pied
Atteinte la plus fréquent des membres inférieurs
Evolution longue : 12 mois de moyenne
Algodystrophie de hanche
Homme>Femme (3/1)
Touche les adultes d’âge moyen (40-55ans)
Formes idiopathiques les plus fréquentes (troisième trimestre de grossesse et postpartum)
Clinique :
Le sujet consulte pour une impotence fonctionnelle d’installation rapide : en 3 ou 4 semaines, il est obligé de se munir d’une canne
Cette impotence marquée contraste avec une limitation articulaire peu marquée à l’examen clinique (contrairement aux coxopathies où la limitation des mouvements est franche)
Radiographie :
Normale au début
Déminéralisation diffuse de l’extrémité du fémur à juger de façon comparative
Un bon signe de déminéralisation de la tête fémorale est la trop bonne visibilité du bord postérieur de l’acetabulum
Pour pouvoir comparer la minéralisation des têtes fémorales sur la radio du bassin, s’assurer que le bassin est bien de face et que l’opacité des parties molles qui sert de référence est bien symétrique
Interligne articulaire et acetabulum normaux : penser à écarter une coxite tuberculeuse (du sujet transplanté en règle générale)
IRM
Peut être sensibilisé par l’utilisation d’antennes de surface mais exploration de la hanche controlatérale impossible. Sinon, utiliser des petits champs. Coupes coronales et sagittales T1 et T2
Œdème osseux de taille variable, de la tête fémorale, du col et de la région intertrochantérienne
Souvent limité ou prédominant à un hémisphère antérieur ou postérieur de la tête
Association très fréquente (si l’on dispose d’images IRM de haute résolution) d’une fissure sous-chondrale avec possibilité de méplat de la tête en regard
En cas de doute avec une ostéonécrose, l’injection de gadolinium montre qu’il n’y a pas de zone avasculaire
Interligne articulaire et acetabulum normaux (ce n’est donc pas une pathologie articulaire)
Si nécessaire, un contrôle IRM à court terme peut confirmer la disparition/le déplacement de l’œdème (inutile en règle générale)
Algodystrophie de hanche. Noter l’œdème osseux de la tête fémorale s’étendant jusqu'à la région trochantérienne. Pas d’anomalie de signal de l’acétabulum. Absence de zone sous chondrale en hyposignal T2 pouvant faire évoquer une ostéonécrose
Points Clés :
Œdème osseux limité à la tête fémorale et à la région intertrochantérienne avec acétabulum normal
Intérêt à un petit champ d’exploration (FOV) pour éliminer une anomalie sous chondrale (ostéonécrose, fissure sous chondrale), en particulier sur les séquences T1